vendredi 15 septembre 2017

Tour du Mont-Blanc - Août 2021

Tour du Mont-Blanc - Août 2021

Du 07 au 10 août 2021
Distance parcourue : 454 kms
Dénivelé : 8 806 mD+
Plus de 30 heures sur le vélo

Parcours total Strava >> 
 (bientôt en ligne)

Le but de ce TMB est tout d'abord le plaisir de faire du vélo dans les magnifiques montagnes que celles du Mont-Blanc ! Ne pas mettre trop de temps non plus, en essayant d'avoir calculé au plus juste les kilomètres et le dénivelé de chaque jour...

Niveau organisation, l'idée est de partir léger ! Je prends le juste matériel concernant le vélo et le bonhomme... Je ferai étape dans des hôtels et des refuges...
Les prévisions sont de faire ce tour en quatre jours, avec quelques 450 kms prévus et près de 9 000 mètres de dénivelé...
Mais bon... j'ai prévu les étapes ou dormir, le vélo est prêt, il reste les incertitudes du bonhomme ! Hormis une ou deux sorties de plus de 100 km et un peu de déniv, je ne sais pas à l'avance comment ça va se passer... Comment vais-je encaisser les plus de 2 000 m D+ par jour, ni comment je vais récupérer de mes étapes...

Samedi 07 août, étape 01 : La Balme de Sillingy - Argentières


Parti vers les 6h15 du domicile avec je l'avoue, un peu la flemme de partir ! Le projet est ambitieux, mais il est trop tard pour se débiner !

La belle météo annoncé devrait m'aider, mais ce matin, le ciel est couvert... C'est parti pour rejoindre Argentières en passant par le col des Aravis et le Col des Montets.

Direction la voie des Aravis, puis Thônes ou je m'arrête déjà (oui je sais...) une tartelette et un coka ! Puis direction La Clusaz pour enfin attaquer le col des Aravis. Maintenant que je le connais bien, ça va,
je sais comment le gérer. Belle descente sur Flumet ensuite puis à gauche toute avec, la légère montée sur Megève qui fut difficile et cassante, montées et descentes incessantes (légères mais casse-pattes). Il ne fait pas trop chaud...

Longue descente sur le Fayet. Traversée de la ville assez rapide, je m’arrête dans une boulangerie sur les coups de 13 heures environ.
Montée à Servoz, un peu longue avec déjà pas mal de kils dans les jambes. Je me perds un peu dans dans Servoz, puis superbe montée jusqu’à Vadagne (au dessus des Houches), toute petite route toute en lacets et personne d’autre que des vélos, c'est génial !

Ensuite descente sur Les Houches puis sur Chamonix où je me serais bien posé pour grailler un bout mais la pluie et le vent se pointent… Une photo et je prends quand même un coka et je roule pour Argentière, la pluie augmente alors je m’arrête à un abri de bus pour m’habiller contre la pluie… J’attends trente minutes au moins, malgré mon envie d'en finir et d'arriver à l'étape, avant de décider de repartir. La pluie ne s’arrêtera pas ! L’hôtel est à 8 km mais il y a quand même 6 km pour atteindre le col des Montets...

C’est chaud de rouler sous la pluie en montée avec plein de bagnoles…Je suis trempé...

J’arrive enfin à Vallorcine, je ne trouve pas l’hôtel… Je m'arrête à l’office de tourisme et une dame m'informe que l'hôtel est à Argentière !!!
Suis monté jusqu’ici pour rien... Je ne sais pas pourquoi mais dans ma tête, l'hôtel réservé était à Vallorcine... Il pleut de ouf, alors du coup je prends le train pour revenir sur mes pas (voir Strava pour les détours !)…

À part la pluie qui a trempé tout mon matos c’était super ! J’avais un peu peur de la distance et du dénivelé mais j’ai bien géré ! J’ai mangé et bu à souhait, j’ai jamais été dans le rouge. Faut dire que dans ma tête j’ai 4 jours à gérer, donc à voir pour la suite… 
Belle petite balade ! Pas chaud du tout, parfait pour véloter. Pas mal de dénivelé mais ça va bien, j’ai plus eu mal aux bras qu’aux jambes ! J’ai mal depuis quelques semaines déjà…

Par contre le soir j’ai la dalle et j’ai envie de dormir ! Hôtel sympa tenu par un anglais ! Obligé de sortir dans le village pour trouver un endroit pour dîner, alors qu’il pleut averse et je suis en tongs ! Je mange une entrecôte, du gratin de patates et une bière et je rentre dormir !

Balade du jour, 139 km, 2650 m D+ - Parcours Strava >>

Dimanche 08 août, étape 02 : Argentières - Aoste


Je dors pas trop mal, la pluie s’est arrêtée, bon petit déjeuner, mes affaires ne sont pas tout à fait sèches mais le beau temps est annoncé.

Il fait frisquet ce matin au départ d’Argentière mais d'attaquer directement la journée avec le col des Montets, cela m’a bien vite réchauffé !
Traversée des aiguilles rouges, dommage car encore dans le brouillard. Passage en Suisse puis longue montée pour Trient (étape de l’Utmb). Second col avec celui de la Forclaz puis longue descente sur Martigny avec un décor superbe à travers les vignes. Magnifique vue avec toute la vallée du Rhône que je laisse sur la gauche pour prendre la direction du Grand Saint Bernard.
J’ai laissé un peu d’énergie mine de rien dans ces deux cols et je sais que la montée au Grand Saint Bernard sera longue…
J’attaque par un faux plat montant jusqu’à Sembrancher puis on attaque la longue montée jusqu’au bas du col. C’est pas très dur mais interminable… 15 km durant, avec la traversée d'Orsieres, une autre étape de l’Utmb...
Puis arrive les tranchées couvertes pour arriver en bas du col.
Beaucoup de voitures pour la montée au col alors sous la tranchée c’était pas très drôle… Beaucoup de bruit, visibilité inexistante, c’est chaud en vélo, en plus on est dimanche, il y a énormément de voitures et de motos. J'avais prévu un bon éclairage (indispensable) pour voir et surtout être vu à l'intérieur de ces tranchées au trois quarts couvertes....

Je sors du flan de montagne et des tranchées, ouf... beaucoup moins de voitures maintenant, elles prennent le tunnel pour passer la frontière... Quelques motos et quelques vélos quand même pour atteindre le sommet ! 8,5 % de moyenne sur 6 km… On surplombe le barrage des Toules, balaise !

J’ai trouvé super dur cette dernière grande montée du jour… Je mets pied à terre plusieurs fois… Je me suis arraché mais quelle joie d’arriver au sommet du Col du Grand Saint Bernard ! Paysages superbes tout le long et au sommet !

Je ne m’éternise pas, on se croirait au marché ! Entre les touristes et les marchands ambulants qui sont omniprésents. Je m’habille car ça caille un peu et c’est plus de 30 km de descente qui m’attendent ! Trop drôle l’entrée du tunnel du Grand Saint Bernard pour revenir en Suisse, tranchée complètement couverte sur des kilomètres ! La route est nickèle mais je vais doucement, trop mal aux épaules et aux bras ! Arrivée enfin à  Aoste directement sur mon hôtel !

Content d’arriver quand même, il fait super chaud et lourd ! Je m’installe et je vais boire une bière bien appréciée à une terrasse. Ambiance sympa, il y a des jeunes et de la musique, je prends une autre petite bière... Je rentre manger à l'hôtel ou la pension complète est comprise... Dans un français hésitant, la serveuse me propose des pâtes, je dis ok, j'en ai bien besoin ! Elle me demande ensuite si je veux de la viande je dis encore ok, il faut que je mange ! Un repas par jour donc go ! Il y aura de la polenta avec, me dit-elle LOL ! Je vais bien dormir avec ça ! Pour les fondues, raclettes et autres pizzas je me ferais plaisir à mon retour…

Une belle étape inédite pour moi, trop beau mais très difficile. 107 km et 2 620 m D+. 3 cols et surtout le col du Grand Saint Bernard; mais ça je le savais ! Et cela m'a rappelé la CCC pour y être passé...

Balade du jour, 107 km, 2621 m D+  - Parcours Strava >>

Lundi 09 août, étape 03 : Aoste - Les Chapieux


Après un super petit déjeuner sucré salé, départ vers les 7h30 pour encore une rude journée ! Le mec de l'hôtel au demeurant très accueillant ne veut pas qu’on prenne des trucs à emporter, il a trouvé que j'avais suffisamment graillé je pense !

Départ d’Aoste par la nationale en direction de Courmayeur. Heureusement à contre sens des voitures qui vont bosser à la ville ! Dur dur la reprise, le déjeuner pèse et les kils additionnés aussi !

Longue route d’approche en faux-plat montant pendant plus de 40 kms.
A l'approche des montagnes, la vallée se rétrécit tout comme la route et tout naturellement la pente se durcit.
Jusqu’au sommet du col, c’est 54 km et une pente qui se raidit de plus en plus. C’est à Pré Saint Didier, au kilomètre 30 environ, que la pente est super dure, quelques lacets en témoignent, numérotés de surcroit ! Puis de nouveau un faux plat (très montant), avec la traversée d’une dizaine de tranchées couvertes partiellement ou entièrement. La plus longue fait 500 m mais ça fait toujours flipper avec une visibilité inexistante et le bruit assourdissant des voitures et des camions.

Passage à La Thuile au kilomètre 40, station de montagne très touristique, je voulais m’acheter un truc à manger mais c’est blindé de monde, je file…

C’est à partir de là que ça grimpe sévère, entre 6 et 8 % je pense… pendant 13 km… Nouveau petit patelin qui marque le début de la véritable ascension du col.

Pas d’indications sur le bas côté comme en France… c’est frustrant de ne pas savoir le pourcentage du km à venir et la distance restante du col… Alors, j’y vais, je pédale, c’est raide mais faut avancer !

Cela reste super motivant de faire un tel col ! C'est quand même le Petit Saint Bernard m... Même si en levant la tête vers le sommet, c’est impressionnant de voir la route et ses épingles…

Je fais une pause coka et sandwich raclette que je mangerai au sommet, ça se mérite !

Il reste 6 km (merci Google Maps) ça m’a fait du bien de me poser 10 minutes. Je rame un peu pour atteindre le sommet, mais quelle joie d’être arrivé au bout !
Content de moi, je mange vite fait mon sandwich avec un autre coka, il caille de folie, je m’habille et je descends de l’autre côté. On aperçoit Bourg Saint Maurice, tout petit en bas, c’est parti avec pas moins de 31 km de descente non stop. Je connais également cette descente qui fait partie de laTDS. A peine 10 degrés en haut et presque 40 en bas !
C’est usant pour les bras et les trapèzes. Je réfléchis à ce qui m’attend pour rejoindre les Chapieux... Je n’ai aucune notion du dénivelé et de la distance… Mais pas d’urgence, il n’est que 14h30 !

Arrivée dans la vallée, je trouve la route, le verdict tombe, c’est à 15km d’ici ! Et ben… je risque d’en c… un moment, surtout qu’il fait une chaleur de folie.

Les pourcentages sont marqués sur le bord, c’est cool mais après déjà 70 bornes dans la journée, et au troisième jour de randonnée le corps le montre.

Kilomètre après kilomètre, épingles en grands nombres, j’arrive enfin au refuge aux Chapieux. Punaise comme c’était dur ! L’arrivée se fait sur 1 km de plat mais avec un vent de face car l’orage menace.

Superbe endroit que sont les Chapieux, pas mal de monde en camping sauvage et camping-car car c’est le départ de plusieurs randonnées et c’est une étape du Tour du Mont Blanc. Nuit en refuge, super classe bien qu’en chambre de 3. Je me douche et vais me boire une bière, puis je mange un chèvre frais et j’achète 30 minutes de wifi ! Je rentre au chaud car j’ai froid et on dine à 19h00.
Dîner à une grande tablée au côté d’une championne de trail américaine trop sympa ! C'est juste la vainqueur de l'UTMB femmes 2022, Katie Schilde !!! On discute de trail et de vélo ! Elle est super sympa, c'est super cool. Mais le sommeil tape à ma porte, il est temps de me coucher après ce dîner bien copieux. Content de mon avant dernière journée, superbes paysages encore une fois.

Balade du jour, 99 km - 2463 D+ - Parcours Strava >>

Mardi 10 août, étape 04 : Les Chapieux - La Balme de Sillingy


Mes amis de chambrée partent avant mon réveil, très discrètement car rien entendu ! Je déjeune assez rapidement à cette grande tablée mais pas grand monde avec qui discuter... Je prends la route il est 7h20 !
Petite journée tranquille aujourd’hui avec retour à la maison avec à peine 1 000 D+ et 108 km !

Direction le Cormet de Roselend, une petite heure de montée tout en observant les Chapieux, pas encore de soleil mais il fait un temps idéal pour grimper ! Et comme il est tôt, il y a encore personne sur les routes. 
Descente ensuite et savourer cette splendide vallée de Plan la Lai. Je descends au pas, histoire d’apprécier cet endroit, vraiment magnifique et en plus c’est là que vient le Beaufort <3

Il est tôt, je m’habille pour la longue descente tout à l’ombre sur Beaufort. Je m’y arrête à une terrasse pour un coka et un sandwich au... Beaufort, et oui ! Première fois que j’utilise mon pass sanitaire ! Je continue ensuite sur Albertville puis sur Faverges, la route n’est même pas longue, pas mal aux jambes, et je sais que je suis bientôt rentré ! Je fais une petite pause sandwich et coka ! Merci Elma et Nico, sans voir le petit Lucas qui est à la sièste...

Le retour le long du lac avec la côte de Talloires est vite avalé pour finir ce beau périple !

Balade du jour, 108 km - 1070 m D+ - Parcours Strava >>

Voilà, la boucle est bouclée ! Content d’avoir réussi cette petite aventure.

453,4 km, 8806 m D+ et près de 30 heures sur le vélo - Parcours Strava >> (bientôt en ligne)

Outre ces chiffres, c’était génial de voir autant de paysages si différents aussi beaux les uns que les autres !

C’était pas forcément très facile mais j’aime ce genre de défi ! Ça remplace largement les ultras que j’ai pu faire en Trail !


Je vous conseille ce périple en quatre jours ou plus ou moins selon vos envies. Si vous désirez des renseignements, laissez-moi un message, je vous répondrai avec plaisir :)

dimanche 28 mai 2017

Maxi Race 2017

Samedi 27 mai 2017
Maxi Race du Lac d'Annecy
83 km - 5 200 m D+
Abandon Chalet de l'Aulps - 53 ème km - 11h45 de course

Course délicate cette année, avec une belle entorse à la cheville trois semaines avant la course. Le kiné m’a bien remis d'aplomb en me faisant travailler dessus pour la rendre plus costaud qu’avant. Toujours enflée, elle peut cependant fonctionner normalement même si j’ai encore de petites douleurs et l’appréhension à courir dessus. Perdant plus de quinze jours d’entraînement cela ne me permettait pas de partir sereinement pour cette course.


C’est dans ces conditions que je prenais le départ, sans pression, avec comme seul objectif de terminer. Je savais que cela allait être difficile, les portes horaires n’étant pas très larges et connaissant le parcours jugé assez difficile. C’est avec une certaine douceur estivale que nous prenons le départ à 5h00 ce samedi matin. Nathalie me laisse dans mon sas, bien loin à l’arrière. Je pars donc très prudemment. Cela part néanmoins assez rapidement comme d’habitude mais la partie plate d’un peu moins de deux kilomètres me feront un échauffement tout au plus. Dépliage des bâtons et c’est parti pour trois heures de montée environ. Pendant toute la montée qui aura passé super vite, la petite douleur à ma cheville ne me faisais penser qu'à elle. Bien que strappée, je vais mettre un sacré temps à oublier carrément la douleur et me concentrer sur ma course du jour. La grimpée du Semnoz se fait donc assez rapidement, j’arrive à suivre normalement le rythme pas très rapide il est vrai à l’arrière du peloton. Je pense bien à m’hydrater et à manger un truc toutes les heures environ. La journée s’annonce longue et chaude ! Quelques bouchons nous font ralentir un peu l’allure, je profite à chaque fois pour manger et récupérer.
3h26:12, c’est mon temps cette année, quelques 13 minutes de plus quand même par rapport à l’an passé. Les sensations sont bonnes malgré cette douleur à la cheville, j’arrive bien à suivre mais je reste prudent pour la suite. Je m’alimente bien au ravito du Semnoz, j’ai vraiment besoin de sel, une soupe, du jambon, du fromage et quelques Tuc. Je remplis ma gourde, 1.5 litres y sont passés dans la montée.
La descente s’annonce périlleuse, et cela va être un bon test pour ma cheville. J’ai un peu du mal à me mettre dans le rythme et courir, mais peu à peu, je prends confiance et j’avance de mieux en mieux. Je double quelques coureurs, ça fait du bien. J’oublie aussi ma cheville. La fin de la descente est finalement bien vite là et je l’aurai ma foi bien encaissée. La liaison jusqu’à Saint Eustache est un peu longue pour moi et j’appréhende la montée pour le Col de la Cochette. Je remplis ma poche à eau, il m’en reste plus de la moitié mais la chaleur de cette matinée est déjà bien présente. Effectivement, la montée est longue et difficile et ce n’est que la seconde de la journée… De plus, je me sens fatiguée, et j’enchaine mes enjambées machinalement sans énergie. Je maintiens le rythme de mon groupe, même si je me fais doubler par un ou deux coureurs sur la fin. Je me dis que vivement le sommet que je me pose dans un coin pour faire une petite sieste. Finalement, après la pause pipi sur le plat, la fatigue disparut enfin, et je peux repartir dans cette descente technique. Quelques coureurs ont profité de ma pause pour me passer devant. Je pars à l’assaut de cette descente, et surprise, je descends super bien ! Oublié le mal de cheville, je galope à rattraper les coureurs en ligne de mire. Il m’est ensuite facile de les doubler dans les parties très techniques. Sans prendre de risque mais en toute facilité, je parviens comme cela à rattraper bon nombre de petits groupes de coureurs. J’arrive au lieu-dit Les Maisons en toute fraîcheur et rassuré quand la suite de ma course.
Je fais le plein d’eau et je repars tambour battant. Mince j’en oublie mes bâtons ! Je m’en rends compte 50 mètres plus loin, ouf… Le moral va mieux, je me sens bien physiquement et je sens que je peux rejoindre Doussard en bon état de forme pour la suite de la course. Je gère pas trop mal toute la partie de petites bosses avant la belle descente sur Doussard que je maîtrise également bien. Suis content d’arriver bientôt à mi-course, il me reste toute partie sur le bitume en plein cagnard et je pense déjà la suite de la course. Je le sens bien ! Je me pose avec plus d'1h30 minutes d’avance sur la porte horaire. Je prends le temps de bien manger et bien boire, plein de salé encore. En sortant, je me pose 7 mn précises sous un arbre. Je me surprends à ronfler sur le dos, il est temps de partir !
La longue approche au pied du Col de La Forclaz m’use un peu et je n’ai pas trop la force de courir à ce moment là sur le bitume brûlant. L’euphorie d’arriver à mi course est bien loin déjà et l’avenir se trouble peu à peu au fur et à mesure de la montée. Cela monte raide pendant une bonne demi-heure, que c’est dur... Je prends pourtant bien le rythme, mon rythme avec un petit train derrière moi. Je gère bien mais aux trois quarts de la montée je sens que je lâche prise. Je suis exténué et à bout de force. Le corps suit bien moins maintenant, les jambes ont du mal. La belle ambiance au sommet du Col me donne cependant du baume au cœur mais la descente sur Montmin est interminable. Je refais le plein d’eau mais je me sens obligé de me reposer de nouveau. Ça discute beaucoup sur le ravitaillement, j’ai perdu pas mal mon avance et pour arriver au Chalet de l’Aups, la porte horaire est dans un peu plus d’une heure. Je repars donc, mais sans conviction.  Je sais que le problème n’est pas d’arriver au Chalet de l’Aulps mais plutôt de passer la barrière horaire de Menthon 3h40 plus tard. Cette partie est difficile, je la connais bien, mais je sais aussi que c’est là qu’il y a le plus d’abandon et de hors barrières. les jambes ne suivent plus, je n'ai plus de jus, c’est complètement à l’arrache que je parviens au Chalet de l’Aulps. Je ne suis pas tout seul à en baver, c’est une vraie hécatombe le long du chemin. Je décide d’arrêter là, c’est plus sage. Je ne veux pas aller plus loin, certain de ne pas chopper la porte de Menthon. Déçu, évidemment, mais je suis aller au bout de ce que je pouvais donner. Je ne pensais arriver jusque là. J’arrête donc au 53ème km, sans bobo, rassuré par ma cheville et sans avoir été malade.

Avec le recul du lendemain, je suis entièrement satisfait de ma course, car j’ai géré comme il le fallait sans me mettre dans des états dramatiques. Cela a été un bon test pour ma cheville, et sans entraînements pendant 3 semaines, je m'en tire pas trop mal.
Cela m'a reboosté et m'aide à repartir sur le bon pied pour la suite !